Au fond, au debut tout allait bien : Monsieur le chef d’orchestre et ses musiciens vivaient tranquilles au fond d’une grotte, faisant vibrer le lichen avec tout le répertoire classique de Bach a Haendel, sans se poser trop de question. Et ce pendant plusieurs décennies, jusqu’au jour du grand choc où, pour une raison encore obscure, Monsieur le chef d’orchestre s’aventura a l’extérieur, suivi par son orchestre tremblant. Et là, le 21e siècle leur apparut, à grands coups de marteaux-piqueurs, semi-remorques, grille-pain et break-core. Mon Dieu. Le noeud-papillon penche et la mèche hirsute, Monsieur le chef d’orchestre décida qu’il ne se laisserait pas abattre (“Sacrebleu”), s’empara de (“Tiens, ceci, quel étrange et bel objet”) l’aspirateur high-tech qui passait par là histoire de montrer qui était le plus fort… mais en tripotant la machine, il réveilla une bête furieuse qui aspirait tout sur son passage: un tractopelle, un chat, une balle de ping-pong, une danseuse de tango, un teknival breton, et –oups- tout son orchestre.
Ainsi naquit la légende de Mr Kindhoover. Son fidèle aspirateur en main, Mr. Kindhoover l’hystérique court après le temps perdu, avalant tout sur son passage et laissant dans son sillage des symphonies épileptiques, des tutus en béton, des requiems de supermarché et des mp3 en queue de pie.